Est-il rentable d’installer des panneaux solaires(photovoltaïques) en 2022 ?
Produire de l’électricité avec des panneaux solaires reste très intéressant, même sans primes.
En France
Pour les particuliers, le photovoltaïque est la manière la plus efficace de produire de l’électricité verte, contrairement aux éoliennes domestiques. Le coût d’installation des panneaux photovoltaïques a baissé de manière spectaculaire, au point qu’une installation est rentable sans subsides, pour autant qu’elle soit correctement orientée.
L’intérêt financier se marie bien ici avec l’intérêt environnemental. Augmenter la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité est essentiel pour assurer la transition énergétique et maîtriser le réchauffement climatique.
Il n’y a plus de prime ni de certificats verts octroyés aux nouvelles installations de petite puissance (en-dessous de 10 kWc, ce qui concerne les installations des particuliers). Comme leur rentabilité atteint 7 à 8 % [2], il n’est plus nécessaire de soutenir l’installation de panneaux.[3] Par contre, les grandes installations de plus de 100 kWc reçoivent encore 0,9 CV par MWh (1000 kWh) produit.
La compensation est un élément important pour la rentabilité : quand l’installation produit plus que ce qui est consommé dans le bâtiment, le surplus est injecté sur le réseau public. Quand la production photovoltaïque diminue ou est nulle (la nuit notamment), l’utilisateur consomme l’électricité du réseau. Lors de la régularisation annuelle, la quantité d’électricité injectée sur le réseau est défalquée de la quantité utilisée du réseau.
Par exemple : si on a injecté 1000 kWh et qu’on a consommé 1500 kWh, le fournisseur va seulement facturer 500 kWh et le prosumer ne paiera les frais de réseau et autres redevances que sur 500 kWh et pas 1500 kWh. Le réseau est donc utilisé comme un système de stockage gratuit.
Les particuliers qui installent du photovoltaïque avant le 31 décembre 2023 pourront toujours bénéficier du « compteur qui tourne à l’envers » jusqu’au 31 décembre 2030.
Un tarif prosumer pour l’utilisation du réseau [5] existe depuis le 1er octobre 2020. Il est
- soit forfaitaire à raison de 62,24% de la puissance nette développable pour produire de l’électricité, en supposant 37,76% d’autoconsommation
- soit selon la consommation exacte, à condition d’avoir un compteur double flux. Une prime de 157€ (tarif 2022) est octroyée pour le placement d’un compteur double flux.
En 2020 et 2021 le tarif prosumer était entièrement compensé par une prime. En 2022 et 2023 la prime compense 54,27% de la redevance prosumer et, à partir de 2024, le prosumer paiera cette redevance à plein.
Les propriétaires de panneaux photovoltaïques on donc intérêt à utiliser une plus grande partie de l’électricité qu’ils produisent (c’est-à-dire à autoconsommer) plutôt que de l’injecter sur le réseau public.
En effet, ce qu’ils injectent pourra être revendu mais à un prix très faible de 0,03 à 0,04 €/kWh. Alors que quand on consomme 1 kWh du réseau, on le paie 0,42€ en 2022 (en ce compris les frais de transport et de distribution, les redevances et la TVA).
Pour estimer la rentabilité d’une installation En France on peut utiliser le simulateur de Energie Solaire de France

Notre simulateur indique combien vous coûtera votre électricité les 25 prochaines années, avec ou sans photovoltaïque.
Exemple de calcul pour la ville Toulouse:Une installation de 5 kWc coûte 6000€ et produit de 5100 kWh/an[4]. La consommation du ménage est de 4800 kWh/an. On tient compte du remplacement de l’onduleur (1250 €) après 10 ans. Avec un prix de l’électricité de 0,42€/kWh, et malgré un tarif prosumer de 325€/an, l’installation est amortie après 3 ans seulement. Celui qui a placé des panneaux photovoltaïques paie moins cher pour son électricité que s’il n’en n’avait pas. Après 25 ans, son gain dépasse 44000 €.
À Bruxelles
Les petites installations (moins de 5 kWc) recevaient 2,4 Certificats Verts (CV) par 1000 kWh produits et cela pendant 10 ans. Le 1er janvier 2022, le régime des CV a été revu à la hausse : les nouvelles installations (< 5kWc) reçoivent 2,7 CV/MWh.Ces certificats verts peuvent ensuite être revendus, le prix moyen est de 90 €.
Une carte solaire permet de connaître le potentiel de chaque toit. Il suffit d’introduire une adresse pour obtenir les chiffres-clés : coût de l’installation, gains en Certificats Verts, économies sur la facture d’électricité, temps de retour de l’investissement…
Depuis le 1er janvier 2020, la compensation sur la partie « réseau » n’existe plus à Bruxelles et depuis le 1er novembre 2021 la compensation pour les autres composantes est également supprimée.
Est-il intéressant d’installer des batteries ?
Les batteries permettent de stocker l’électricité produite pendant la journée et de l’utiliser quand il n’y a plus de soleil. Tant que le principe de la compensation existe, elles n’ont pas d’intérêt, à part rassurer ceux qui craignent un blackout. En effet, leur prix est élevé : un pack Tesla de 14 kWh coûte autour de 8000€.
Dans quelques années, le prix des batteries devrait baisser.
Beaucoup plus abordable (700 à 1000 €), le PV Heater peut apporter une solution en utilisant le surplus de production pour chauffer l’eau. Il a l’avantage d’être facile à installer.
Fonctionnement du PV Heater : quand toute l’électricité n’est pas consommée par les appareils du logement, le surplus est automatiquement utilisé pour chauffer de l’eau. Source : Renouvelle et Energie 4.
Peut-on couvrir toute sa consommation électrique ?
Oui, à condition d’avoir un toit suffisamment grand, bien orienté et avec la bonne inclinaison… et de maîtriser sa consommation.
> Découvrez nos conseils : Comment réduire ma facture d’électricité ?
Une installation de 1 kWc produit environ 1000 kWh/an en Belgique. Pour couvrir la consommation d’un ménage de 4 personnes sans chauffe-eau électrique (3500 kWh/an), on compte une installation de 3,5 kWc environ. Mais pour un calcul plus précis, il faut tenir compte de sa propre consommation, qui est reprise sur la facture annuelle.
On couvrira d’autant plus facilement ses besoins que l’on consomme peu d’énergie. On commence donc par adopter des comportements économes et s’équiper d’appareils efficaces (éclairages LED, électroménagers économes…). Et on couvre ce qui reste avec des énergies renouvelables.
Orientation et inclinaison optimales
La production des panneaux dépend à la fois de l’orientation (le sud est optimal) et de l’inclinaison du toit (35% est l’inclinaison idéale).
Mais des écarts par rapport à l’idéal ne sont pas un problème : l’irradiation entre le sud-ouest et le sud-est est maximale, tant que la pente du toit est comprise entre 30 et 40°.
Énergie reçue par unité de surface, en fonction de l’orientation et de l’inclinaison. Source : www.guidebatimentdurable.brussels
Combien d’émissions de CO2 économise-t-on ?
Le simulateur de l’APERe donne également une estimation des émissions de CO2 évitées grâce au photovoltaïque. Elle tient compte de la fabrication et du transport des panneaux :
L’énergie grise de l’installation de 3,8 kWc est de 9880 kWh. Il faut 2,8 ans pour que les panneaux produisent l’équivalent de cette énergie (temps de retour énergétique). Sur leur durée de fonctionnement, les panneaux auront produit 8,3 fois plus d’énergie que leur énergie grise. Le compte est bon : ils auront permis d’économiser 37 tonnes de CO2 en 25 ans.
Pour autant, on n’oubliera pas la sobriété et l’efficacité dans l’utilisation de l’énergie, pour éviter l’effet rebond !
On paie une contribution de recyclage de 2€/panneau lors de l’achat de panneaux photovoltaïques. Une fois arrivés en fin de vie ces panneaux sont pris en charge par PV Cycle pour être recyclés.
Que comprend une installation photovoltaïque ?
Une installation photovoltaïque comprend :
- des panneaux pour capter le rayonnement du soleil ;
- un onduleur pour convertir le courant continu en courant alternatif ;
- un compteur vert qui comptabilise la quantité d’électricité produite ;
- à Bruxelles le compteur ne peut pas tourner à l’envers : un compteur bidirectionnel mesure la quantité d’électricité injectée sur le réseau et celle consommée depuis le réseau.
Les types de panneaux
Il y a grosso-modo deux types de panneaux disponibles pour les particuliers : les monocristallins (simples et à haut rendement) et les polycristallins.
Type de panneau | Monocristallin | Polycristallin |
Rendement | 16 à 22 % | 12 à 16 % |
Productivité | 200 Wc /m² | 170 Wc/m² |
Surface occupée par 1 kWc | 3 à 4 m² | 5 à 6 m² |
Valeurs moyennes pour les panneaux photovoltaïques à cellules mono- ou polycristallins.
Les monocristallins ont un meilleur rendement mais coûtent plus cher à l’achat. En fonction de la surface disponible, on préférera l’une ou l’autre technique.
Le compteur vert
Il est compris dans l’installation et doit être conforme aux exigences du du régulateur, Ce compteur enregistre le nombre de kWh produits par l’installation et permet d’obtenir des certificats verts.
Il permet aussi à l’utilisateur de calculer la rentabilité de son installation.
Energie Solaire de France
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[1] Le kWc est la puissance que les panneaux peuvent donner dans des conditions standard : sous un ensoleillement de 1000 W/m², à une température de 25°C et avec un ciel dégagé.
[2] Si on mettait la somme investie sur un compte, les intérêts correspondraient à un taux de 7 à 8%.
[3] Source : Portail Énergie de la Wallonie
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